Qu’est-ce que la médiation autour des collections ?

La médiation autour des collections consiste en prêts de documents, conseils de lecture et actions culturelles (parfois appelées « animations » ou « activités »). En partant des centres d’intérêt du patient/lecteur, le bibliothécaire doit s’efforcer de proposer des parcours de découverte des œuvres, voire de susciter les curiosités. Il est un passeur entre le lecteur ou la lectrice et les collections de la bibliothèque.

La médiation impliquant un aspect relationnel fort, il est essentiel que les personnes chargées de ces actions soient doublement formées  :

  • à la médiation en bibliothèque (respect du libre choix des lecteurs·trices, bonne connaissance des collections pour pouvoir répondre à la demande…)
  • à l’environnement de santé et à la relation avec les patient·es (respect des règles sanitaires, discrétion…)

Pour en savoir plus sur la formation des bénévoles, consulter l’onglet dédié de cette boîte à outils.

 

Dans un établissement de santé, ces actions de médiation peuvent être menées dans l’espace dédié à la bibliothèque, ou par petits groupes dans les services de soin, ou individuellement en chambre. Cependant, les actions de médiation ne peuvent pas toujours être l’objet d’une interaction directe avec les patient·es/résident·es, c’est pourquoi elles doivent être facilitées.

Faciliter la médiation en établissement de santé : quelques exemples de bonnes pratiques

  • Faciliter l’accès au prêt de document

    La bibliothèque du CHU d’Angers  utilise le logiciel PMB avec un portail accessible en ligne. Il permet à chacun·e de s’inscrire par un formulaire. Une application gratuite Biblo permet de se connecter sur un smartphone pour accéder au catalogue en ligne. Les patient·es peuvent ensuite bénéficier du service de portage à la demande sur un simple appel téléphonique à la bibliothèque.

  • Transmettre des conseils de lecture

    À la Médiathèque des malades des hôpitaux de Bordeaux (MHB), trois comités (lecture, BD et vidéos) rédigent leurs avis sur les documents retenus.  Ces fiches de lecture et ces « critiques » sont transmises par courriel aux bénévoles, afin que tous puissent renseigner les patient·es/lecteurs·trices.  Ces fiches sont également regroupées dans un classeur mis à la disposition de tous et toutes dans les coins lecture. La cote de l’ouvrage est ajoutée afin que les lecteurs·trices puissent les emprunter rapidement.

  • Susciter la curiosité des lecteurs et des lectrices

    La Médiathèque des malades des hôpitaux de Bordeaux (MHB) accroche une courte note de lecture à la couverture de certains des ouvrages proposés, afin d’attirer l’attention des lecteurs et des lectrices. Cette présentation s’inspire des coups de cœur des libraires !

L’action culturelle de la bibliothèque

L’action culturelle autour du livre et de la lecture est un outil indispensable pour rendre accessible et valoriser l’offre de lecture. Ces animations peuvent être menées très régulièrement par les personnes chargées de l’offre de lecture ou plusieurs fois par an sous une forme événementielle (salon du livre, journées thématiques…) qui permet un éclairage et une communication accrue.

Pour une meilleure implication de tous et toutes, ces actions peuvent être construites avec les patient·es, leurs proches et le personnel de l’établissement.

Quelques exemples d’actions culturelles qui peuvent être menées par le ou la bibliothécaire

  • Déambulation dans les halls et les espaces d’attente avec distribution de textes courts.

  • Distribution de poèmes.

  • Lectures à voix haute, contes au chevet des patient·es ou en petits groupes dans un service.

  • Animation d’un club de lecture, comme par exemple le club des lecteurs Liradebré  de la médiathèque des enfants et du personnel de l’hôpital Robert-Debré à Paris.

Inviter un ou une intervenant⋅e

La bibliothèque de l’établissement de santé peut accueillir un auteur/illustrateur ou une autrice/illustratrice, un conteur ou une conteuse, un comédien ou une comédienne pour une intervention ponctuelle rémunérée, telle que :

  • une dédicace ou une rencontre autour de l’œuvre ou une conférence,

  • une lecture à voix haute ou performance,

  • un atelier d’écriture ou un atelier graphique,

  • une séance de contes,

  • une déambulation poétique ou une séance de slam,

  • une exposition autour d’une œuvre, d’un auteur ou d’une autrice, d’un genre ou de travaux réalisés en ateliers,

  • des jeux littéraires…

Comment trouver un ou une intervenant⋅e ?

Si l’on dispose d’un budget réduit, il est judicieux de profiter de la venue d’un auteur ou d’une autrice dans sa ville /région.  Il faut donc prévoir des actions en lien avec :

Ces actions peuvent être l’occasion de nouer des partenariats avec la bibliothèque municipale ou la bibliothèque départementale,  avec les organisateurs de salons ou les lieux de résidences d’auteurs, de travailler avec l’agence régionale du livre et bénéficier de cofinancement et d’outils de médiation et de communication.

Comment rémunérer un ou une intervenant⋅e ?

Quelle que soit la prestation, l’intervenant ou l’intervenante doit être rémunéré·e pour son travail.

La rémunération en droits d’auteur

Dans le cas des auteurs et autrices du livre (écrivain·e, illustrateur·trice, traducteur·trice…), un mode de rémunération en « droits d’auteur » s’applique pour la plupart des interventions : lecture en public de son œuvre, présentation d’une ou plusieurs de ses œuvres, présentation de son processus de création, participation à des rencontres publiques et débats, séances de dédicace assorties de la création d’une œuvre, animation d’un atelier artistique ou d’écriture, participation à un jury littéraire ou artistique.

Lorsque ces activités sont exercées de manière ponctuelle, sans lien de subordination caractérisant le salariat, les organismes et structures qui ont recours à des auteurs pour l’une ou plusieurs des activités indiquées ci-dessus, peuvent ainsi rémunérer les auteurs dans un cadre simplifié, sans avoir à recourir à un contrat de travail.

Quelles sont les démarches pour les organisateurs ?

Ces rémunérations sont soumises à cotisations sociales au titre du régime de Sécurité sociale des artistes-auteurs. Comme pour le régime des salariés, elles sont déduites du montant brut dû à l’auteur. Il est donc conseillé de convenir avec l’auteur d’une rémunération en « brut ».

À la rémunération, s’ajoute pour l’organisateur (appelé « diffuseur » sur la plateforme de l’Urssaf) une cotisation supplémentaire, dite « contribution diffuseur », de 1,10 % du montant brut dû à l’auteur, à régler directement auprès de l’Urssaf des artistes-auteurs. Cette cotisation supplémentaire ne peut être déduite de la rémunération de l’auteur.

L’organisateur doit donc impérativement s’enregistrer auprès de l’Urssaf sur la plateforme en ligne dédiée aux auteurs : www.artistes-auteurs.urssaf.fr. Cette opération est gratuite et rapide, grâce à un formulaire en ligne disponible sur le site.

C’est à l’auteur d’adresser à l’organisateur une facture ou note de droits d’auteur. Selon sa situation :

  • L’auteur a un numéro de SIRET et règle les contributions et cotisations sociales directement auprès de l’Urssaf ; l’organisateur lui verse donc une rémunération brute et s’acquitte auprès de l’Urssaf de la « contribution diffuseur ».
  • L’auteur n’a pas de numéro de SIRET. Sa facture fait donc apparaître le détail des cotisations sociales qui seront versées par l’organisateur à l’Urssaf, sans oublier la « contribution diffuseur ».

Quels sont les tarifs en vigueur ?

La rémunération des interventions d’auteurs fait l’objet d’un tarif minimum, régulièrement réévalué, recommandé par le Centre national du livre et les organisations d’auteurs (consulter la fiche pratique ci-dessous).

Les frais d’hébergement et de déplacement de l’auteur doivent être directement pris en charge par les organisateurs, ou, en accord avec l’auteur, sur remboursement (frais réels ou forfait).

Pour vous guider dans vos démarches, télécharger la fiche pratique Rencontres, lectures publiques, débats, ateliers… en établissements et services de santé et médico-sociaux. Comment rémunérer une intervention d’auteur ?, [pdf, 3 Mo], Fill – SGDL, 2022.

Médiation et action culturelle : les 4 points de vigilance !

  • Travailler en amont avec les services de soins pour connaître les contraintes respectives (horaires d’intervention, durée d’intervention, patient·es à ne pas déranger…) et ce qu’il est possible de faire ou non (par exemple : avant de proposer un goûter, s’assurer que les régimes alimentaires des participant·es le permettent…).

  • Faire preuve de souplesse et d’adaptation (par exemple lors du déclenchement de l’alarme d’une perfusion qui nécessite l’intervention d’un·e soignant·e, ou face à la faible réactivité du public du fait de sa pathologie…).

  • La chambre est un lieu privé, le consentement de la personne à participer à une action autour du livre et de la lecture doit être explicite !

  • Quelle que soit la prestation, l’auteur ou l’autrice invité·e doit être rémunéré·e pour son travail.