Mettre en œuvre l’offre de lecture : les collections

Quelles collections pour répondre aux attentes des publics ?

Dans les établissements de santé, comme à l’extérieur, les collections doivent être représentatives de l’ensemble des connaissances, des courants d’opinion et des productions éditoriales. Elles doivent répondre aux intérêts de tous les membres de la collectivité à desservir et de tous les courants d’opinion, dans le respect de la Constitution et des lois.

Leur choix est effectué par des comités de lecture composés de professionnel·les de la lecture publique ou de personnes ayant suivi des formations adaptées.

Dans le contexte d’un établissement hospitalier ou médico-social, deux types de documents doivent, entre autres, faire partie de l’offre :

  • les documents d’éducation à la santé et de vulgarisation médicale,
  • les ouvrages adaptés à l’état ou au handicap des publics.

Une charte des collections peut être établie pour fixer les grands principes de constitution des collections. Elle peut être complétée, pour sa mise en application, par un plan de développement. La Médiathèque des Hôpitaux de Bordeaux a mis à jour en 2021 sa charte documentaire et son plan de développement des collections.

Proposer une offre de lecture d’éducation à la santé et de vulgarisation médicale

L’offre documentaire autour de l’éducation à la santé et de la vulgarisation médicale correspond à une forte attente des patients et des familles.

Cette offre peut :

  • être établie en collaboration avec le personnel de santé ;
  • faire l’objet d’une coordination entre l’espace de lecture et la « maison des usagers » ou l’espace de rencontres et d’information (ERI).

Proposer une offre de lecture adaptée à la diversité des publics

  • Pour les publics mal-voyants ou non-voyants :
  • Pour les publics en situation d’éloignement avec la lecture : proposer des ouvrages « Facile à lire ».
  • Publics non francophones : proposer des collections en français langue étrangère (FLE) ou des livres en langues étrangères (par exemple, à emprunter dans le cadre d’un partenariat, à la bibliothèque municipale ou à la bibliothèque départementale), ou encore des ouvrages du dispositif Facile à lire.
  • Pour les publics en situation de handicap mental : proposer des ouvrages rédigés en Facile à lire et à comprendre (FALC), bien que l’offre éditoriale soit encore peu développée. Albums, livres sans texte, kamishibaï peuvent également être proposés ;

Se tenir informé des questions relatives à l’accessibilité en bibliothèque

Le service du livre et de la lecture (SLL) du ministère de la Culture a mis en place une liste de diffusion « Bibliothèques accessibles »  dans l’objectif de diffuser des informations relatives à l’accessibilité en bibliothèque (événements, journées d’étude, formations, dispositifs…), et de faciliter le partage de bonnes pratiques entre professionnel·les des bibliothèques : accessibilité des collections, des services (sur place et à distance), accessibilité des sites et portails de bibliothèques, accessibilité du bâti et des aménagements intérieurs, etc.

Toute personne exerçant en bibliothèque de lecture publique ou académique, ou en bibliothèque associative, peut s’inscrire à la liste de diffusion et apporter une contribution : bibliotheques-accessibles@culture.gouv.fr

Comment disposer de collections renouvelées régulièrement ?

Renouveler régulièrement l’offre de lecture est nécessaire pour qu’elle reste attractive.

D’une part, il est indispensable de désherber les collections : pour cela, vous pouvez consulter le guide pratique du désherbage [PDF, 299 Ko] publié par la Bibliothèque départementale de la Sarthe, qui explique clairement les règles de désherbage, et notamment la méthode dite « IOUPI », mise au point par la Bibliothèque publique d’information (Bpi).

Des documents récents et neufs sont indispensables dans les collections : le taux de renouvellement préconisé par les professionnels du livre est de 10 % par an.

Pour cela plusieurs solutions complémentaires existent :

  • dégager un budget annuel d’acquisition de documents sur une ligne dédiée de l’établissement de santé ;

  • mettre en place un système de dépôts réguliers et renouvelés du réseau de lecture publique ;

  • bénéficier, par partenariat, du désherbage du réseau de lecture publique, qui peut vous proposer une sélection de ses ouvrages désherbés, encore en bon état et dont le contenu n’est pas obsolète, en adéquation avec les attentes de vos publics ;

  • bénéficier d’aides à l’acquisition du Centre national du livre – à hauteur de 70 % maximum du budget présenté (consulter notre rubrique « Dispositifs d’aide« ).

Où proposer les collections ?

Apporter les ressources au chevet des patients

  • Chariot de livres dans les chambres des patient·es : petite bibliothèque ambulante issue des collections ou chariot multimédia

    • Comment ? Après accord de passage du ou de la responsable de service.
    • À quelle fréquence ? Rythme régulier (hebdomadaire ou plus).
    • Quoi ? Sélection en cohérence avec les attentes des patient·es du service et les durées d’hospitalisation.
    • Qui ? Bibliothécaire de l’établissement, du réseau de lecture publique ou bénévole formé.
    • Où ? Dans toutes les chambres d’un service quand la durée de séjour ou les pathologies le permettent.
  • Portage à la chambre du titre demandé par le ou la patient·e.

  • Portage et explication du fonctionnement d’outils de lecture adaptés avec leurs contenus : lecteurs CD/DVD, tablettes, liseuses, lecteurs multimédias de fichiers numériques pour malvoyant·es ou personnes âgés et fatiguées (Victor stratus), MP3…

Organiser un espace de lecture dédié

Il importe d’aménager dans l’hôpital ou l’établissement médico-social un espace de lecture dédié bien signalé et accueillant :

  • Local situé dans un lieu central, visible et respectant les normes d’accessibilité aux personnes handicapées et/ou médicalisées.
  • Ouvert aussi bien aux patient·es et aux accompagnant·es qu’aux professionnel·les de santé, afin de favoriser les échanges entre eux dans un contexte non médicalisé.
  • Géré par des personnes possédant des compétences spécifiques : bibliothécaires ou bénévoles ayant acquis ces compétences par une formation.
  • Avec des horaires d’ouverture suffisants, réguliers, indiqués et communiqués.
  • Avec des collections en accès direct présentées de façon aérée et attractive.

Investir les espaces collectifs

Pour se rapprocher des patients, l’offre de lecture peut être déployée en investissant d’autres espaces de l’établissement de santé, après accord de la direction de l’établissement, éventuellement grâce aux dons au désherbage de la bibliothèque municipale ou au désherbage des collections de l’association :

  • Dépôts dans des salles d’attente ou de détente dans les services d’hospitalisation et ambulatoires.
  • Livres voyageurs (book crossing) : mise à disposition de livres dans différents lieux de l’établissement avec mention explicite de la possibilité de les emporter puis de les « relâcher » à l’endroit de son choix dans l’établissement ou ailleurs.
  • Boîte à livres : mise à disposition de livres dans une boîte construite à cet usage, avec invitation à prendre, lire, déposer en échange d’autres ouvrages.
  • Mini-bibliothèques en libre accès dans les services ambulatoires.

Ces dépôts doivent être gérés régulièrement pour qu’ils continuent à être alimentés et attractifs.

Classer et signaler les collections

Comment classer les collections ?

On privilégiera un classement Dewey simplifié si possible, car la taille des collections proposées ne nécessite pas un niveau de précision très important.

Un exemple de Dewey simplifiée : biblio.gironde.fr/

Toutes les simplifications de classement seront les bienvenues pour un accès plus direct aux documents. On peut également se renseigner sur les règles du classement thématique adopté par la bibliothèque Louise-Michel à Paris. Ce classement, inspiré de celui des librairies, est plus accessible pour les lecteurs et les lectrices, et leur permet de rechercher un document en toute autonomie.

Choisir une signalétique adaptée à tous

La signalétique d’une bibliothèque, construite avec la même exigence professionnelle que dans une bibliothèque à l’extérieur, s’adapte au contexte afin d’être simple et intuitive :

  • Éviter le jargon dans la signalétique, dès que cela est possible : utiliser plutôt « presse » que « périodiques » ; plutôt « accueil / prêts et retours des documents » que « banque de prêt » ; plutôt « coin enfants » que « secteur jeunesse » ;

  • Identifier les étagères avec un étiquetage par genre (romans, policiers, cuisine, sport, etc.) ; ranger les revues par thème (féminin, décoration…) et apposer un visuel sur les casiers qui permettent de reconnaître la thématique (par exemple une photo de jardin pour les magazines sur ce thème) ;

  • Utiliser des pictogrammes accessibles à tous, y compris aux personnes en situation de handicap, ou aux personnes ayant des difficultés de lecture.

Les outils de gestion des collections

Le SIGB (système informatique de gestion de bibliothèque) gratuit le plus couramment utilisé est PMB.

Cependant, avant de faire un choix, il est conseillé de consulter l’enquête annuelle menée par le cabinet Tosca Consultant sur les logiciels métier pour bibliothèque (payants et gratuits).

Cette enquête est en consultation libre sur le site internet toscaconsultants.fr. Pour lire l’enquête 2024.