Avant de se lancer
Faire un état des lieux de l’existant
Connaître l’établissement avec lequel on veut travailler
Afin de construire un projet adapté, il est indispensable de rassembler quelques informations sur l’établissement, par exemple :
Quel type de structure : privée, publique, maison de retraite, CHU, institut médico-éducatif, etc.?
Quelle typologie des services de soins : hospitalisation et/ou ambulatoire ?
Quelle est la durée moyenne de séjour ?
L’établissement pratique-t-il l’hospitalisation à domicile (HAD) ?
Quel est le nombre de lits dans l’établissement ou dans le ou les service(s) de l’hôpital où vous pourrez intervenir ?
Consulter le projet d’établissement et son volet culturel
Les établissement de santé ont l’obligation de prévoir un volet culturel dans leur projet d’établissement et a minima dans les contrats signés avec les agences régionales de santé (ARS). L’article L.6114-3 du Code de la santé publique prévoit en effet que les établissements et services de santé doivent intégrer dans leurs contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens un volet culturel.
« Les contrats des établissements publics de santé [signés entre les ARS et les établissements] décrivent les transformations relatives à leur organisation et à leur gestion. Ils comportent un volet social et culturel. » Consulter l’article L.6114-3 sur Legifrance.gouv.fr
Faire l’état des lieux de l’offre culturelle existante au sein de l’établissement
Identifier l’accès à une offre culturelle payante et / ou gratuite au sein de l’établissement (kiosque presse et livres, TV, accès à des livres numériques via des services payants…)
Faire l’inventaire des partenariats de l’établissement avec d’autres associations en lien avec la lecture (exemple : conteuses, dormeuses, etc.)
À qui s’adresser ?
Identifier et contacter les interlocuteurs ou interlocutrices des établissements hospitaliers et médico-sociaux. À l’hôpital, le plus simple est d’identifier l’entité de rattachement des associations culturelles au sein de l’établissement et son ou sa responsable. En ce qui concerne le service chargé du développement culturel, il est différent d’un hôpital à l’autre : ce peut être le service communication, voire le service culturel ou le service de suivi des associations.
Dans les établissements médico-sociaux, de taille plus modeste, contactez la direction de l’établissement elle-même.
Identifier et contacter les interlocuteurs et interlocutrices du réseau de lecture publique : direction de la ou des bibliothèque(s) municipale(s) ou de la bibliothèque départementale.
Ne pas oublier de présenter le projet à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) : conseiller⋅ère action territoriale chargé·e du suivi du protocole Culture et Santé ; et à l’agence régionale de santé (ARS) : conseiller·ère chargé·e du suivi du protocole Culture et Santé. Consulter la page Contacts.
Penser à s’inscrire dans une logique de projet et à contractualiser
Avec l’établissement de santé
Un projet d’offre de lecture a vocation à être formalisé, inséré dans le projet ou la politique culturelle de l’établissement de santé, afin de favoriser sa pérennité et dépasser la fragilité de l’engagement personnel d’un·e porteur·euse de projet isolé·e.
Avec le réseau de lecture publique
Pourquoi lancer un partenariat avec la bibliothèque municipale ou la bibliothèque départementale ?
Les réseaux de lecture publique doivent, dans leurs missions fondamentales, développer des actions hors les murs. Un partenariat peut permettre de s’appuyer sur les ressources du réseau de lecture publique pour consolider ou enrichir l’offre de lecture proposée par l’association en termes de collections, d’animations et de formation.
Les collections
- L’association peut participer aux réunions d’acquisitions de la bibliothèque pour alimenter ses propres acquisitions
- Bénéficier du prêt des collections de la bibliothèque publique
- Bénéficier du désherbage de la bibliothèque publique
L’animation
- Des animations ponctuelles de présentation de documents, de lectures ou autre, assurées par des bibliothécaires de la bibliothèque municipale, intercommunale ou départementale, peuvent être envisagées.
- Bénéficier des animations organisées par la bibliothèque municipale, intercommunale ou départementale, à l’occasion de venue d’auteurs ou d’autrices, de conteurs ou de conteuses… ou dans le cadre d’opérations nationales (Nuits de la lecture, Partir en livre, Printemps des poètes, Dis-moi dix mots…).
La formation des bénévoles bibliothécaires
- Bénéficier de formations organisées par la bibliothèque municipale et/ou les instituts de formation de médiathécaires (universités de formations aux métiers du livre). Par exemple : formation de lecture à voix haute, formation aux dispositifs de lecture pour les publics en situation de handicap ou « fâchés » avec la lecture, présentation des collections, formations sur un genre littéraire, etc.
- Organiser des formations croisées entre professionnel·les de la lecture publique et bénévoles sur des questions de santé et de pratiques des bibliothécaires (ex. : la BFM de Limoges et l’association Les Blouses roses).
- Se former auprès d’une bibliothèque d’établissement de santé en activité gérée par des bibliothécaires professionnel·les ou des bénévoles ayant conventionné avec le réseau de lecture publique, notamment pour créer une nouvelle structure ou une nouvelle activité.
Comment gérer les prêts ou dépôts de collections avec une bibliothèque publique ?
Voici les réponses à quelques-unes des questions que vous pourriez vous poser :
Les conventions de prêts d’ouvrages aux associations, y compris bibliothèques associatives, par les bibliothèques publiques sont possibles et même courantes.
Par exemple, c’est le cas à Besançon où l’association La Distraction des malades, qui gère la bibliothèque du CHRU, bénéficie par partenariat d’un prêt annuel de documents de la médiathèque départementale du Doubs.
Pour en savoir plus sur ce partenariat, consulter la convention entre la bibliothèque départementale et la bibliothèque du CHRU.
La bibliothèque du CHRU de Besançon, gérée par l’association La Distraction des malades depuis 1969, bénéficie d’un dépôt annuel de la médiathèque départementale du Doubs. Il s’organise de la façon suivante :
« Le dépôt de la médiathèque départementale nous permet d’emprunter certains types d’ouvrages que nous n’avons pas dans notre fonds :
- Beaux livres : arts, sciences, géographie, environnement…
- Séries mangas, BD
- Ouvrages sur des thématiques spécifiques, soit en lien avec des animations ou des événements prévus à l’hôpital, soit pour une mise en avant choisie par l’équipe.
Cette sélection nous permet de proposer aux différents publics (patient·es et personnel) une offre plus diversifiée et une ouverture sur des thématiques que nous ne pourrions conserver dans notre fonds. Ces documents peuvent être consultés sur place ou empruntés.
Nous choisissons nous-mêmes les ouvrages. En équipe, nous préparons une liste d’ouvrages prioritaires selon les besoins avant l’échange. Sur place, s’il reste un nombre de volumes supplémentaires possible, nous sélectionnons des ouvrages qui nous semblent pertinents par rapport aux besoins de nos publics.
Les documents empruntés sont inclus dans le fonds avec une localisation spécifique dans le SIGB de la bibliothèque du CHRU, afin de les retrouver plus rapidement. Ce dépôt est renouvelé une fois par an. Nous avons la possibilité de rapporter certains livres et en reprendre d’autres pendant l’année sur rendez-vous. »
Pour en savoir plus sur ce partenariat, lire notre article
La perte de quelques ouvrages fait partie du fonctionnement courant d’une bibliothèque.
Cependant, pour anticiper de futurs problèmes, deux solutions sont envisageables :
- Ajouter une mention indiquant un pourcentage de perte acceptable dans la convention de partenariat avec la bibliothèque publique. Cette mention doit figurer dans les engagements de l’association et peut être rédigée ainsi : « L’association X s’engage à restituer l’ensemble des collections empruntées à la bibliothèque publique, dans la limite d’un taux de perte acceptable de 10 %. » (Source : Livre et lecture en Bretagne – mission publics empêchés et éloignés)
- Prévoir dans la convention l’achat ou le remboursement d’un ouvrage de valeur équivalente. À la bibliothèque du CHRU de Besançon, les ouvrages perdus ou détériorés doivent être remplacés ou remboursés. Lire notre article sur la bibliothèque du CHRU de Besançon.
Astuces :
- À la bibliothèque du CHU d’Angers, les ouvrages en provenance de la bibliothèque publique ne sont pas disponibles à l’emprunt dans les services d’hospitalisation de courte durée.
- Installer des boîtes de retour de livres dans les services et les vider régulièrement.
L’expérience de la bibliothèque du CHU d’Angers :
Il faut bien entendu faire un tri très strict sur les titres proposés afin qu’ils soient en adéquation avec les besoins des publics de l’établissement de santé. Mais ces collections (livres, multimédia…), peuvent permettre non seulement de compléter l’offre de la bibliothèque associative, mais aussi de compléter l’offre des formules nomades (bookcrossing, boîtes à livres, espace d’attente…), l’accès libre ne permettant pas toujours de récupérer tous les titres mis à disposition du public.
L’expérience de la bibliothèque du CHU d’Angers :
Pour les rééquiper, il suffit d’apposer le tampon de sa bibliothèque et de coller une étiquette blanche sur le code barre de la bibliothèque d’origine.
Coconstruire le projet avec tous les partenaires
Afin que l’offre soit adaptée à l’établissement, il est indispensable que bénévoles des associations culturelles, bibliothécaires du réseau de lecture publique, professionnel·les de santé, représentant·es des usagers des établissements de santé, proches, accompagnant·es se rencontrent et définissent le besoin en allant au devant des publics.
La coconstruction est également indispensable lorsque le projet est déjà installé depuis plusieurs années et bien intégré à la vie de l’établissement de santé pour prendre en compte l’évolution de l’offre de santé.